Comment bien gérer les clashs publics ?
Rédigé par Antoine Sentimancho, le 29 octobre 2012 à 10:46
Rageux, jaloux, trolls, les occasions ne manquent pas de se prendre la tête sur le web et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Oui, mais comment bien gérer ces situations ? En voilà d'une queston que je me pose réellement, à laquelle je n'ai pas trouvé de solution, j'espère donc que vous allez pouvoir m'aider à faire les bons choix pour le futur.
En guise de préambule, sachez que je n'ai jamais été aussi exposé aux provocations et injures que depuis que je participe au concours Sentimancho, pourtant placé sous le signe de l'amour...
Le clash de trop
Vendredi dernier, @NouvelAmi (oui je ne mets pas son vrai pseudo histoire de ne pas envenimer davantage notre relation) m'interpelle fièrement sur Twitter en m'indiquant qu'il avait compris comment l'indice ViRank était calculé, et combien c'était simple. Ce pauvre tweet de sa part me saoule, d'abord car il est passé à côté de l'essence-même de Virank.fr, le second degré (on s'en fout de comment est généré le Virank, je comptais même vous le dire à la fin), et ensuite parce qu'il se trompe. Je lui réponds donc plutôt sèchement : "Non, [blabla], tu fais erreur, [blabla]".
Aussi, ce @NouvelAmi, je l'ai reconnu de suite, c'est en effet la personne qui m'a envoyé le mail le plus crevard/charognard/chacal de l'année, si si :
De : Sujet : Arrêt ? Corps du message : Hello, Je viens de lire que tu arrêtais ton activité de CP. Il y aurait moyen que tu rediriges ton trafic vers mon site ? Je viens de lancer un site de CP encore tout jeune sur http://www.example.com NouvelAmi -- Cet e-mail a été envoyé via le formulaire de contact de Boost.Bookmarks.fr
Traduction : Hey, vu que tu vas mourir, t'as qu'à me donner tout ton patrimoine, OK ?
Bref, détestant ce profil de charognard/chacal et réagissant au quart de tour lorsque l'on me pète les [bip], ça part alors en vrille après qu'il ait cerné mon mépris à son égard, je le qualifie alors de "Crevard" sur Twitter en m'appuyant sur son mail, lui m'insulte en me traîtant de "m3rde prétentieuse" (oh mince alors, je suis démasqué).
2 heures plus tard, je me suis calmé, je supprime toutes mes interactions avec @NouvelAmi histoire de ne pas laisser de trace de ce clash qui ne profite à personne, et je lui propose d'en faire de même de son côté. Là il me sort que je n'assume pas mes propos (WTF?) et décide donc de ne pas retirer ses tweets.
Ah d'ailleurs, lorsque je mets un terme à une telle "conversation", j'ai déjà lu d'un autre que je prenais la fuite, WTF? bis. Nan nan, c'est juste que tu m'as pété les [BIP] mec, et que j'ai mieux à faire que de te parler.
Revenons à la question initiale
Comme vous le voyez, j'ai certainement mal géré cette altercation en démarrant au quart de tour sous le coup de la colère, qui reste toujours présente aujourd'hui quand je repense à @NouvelAmi, je suis ainsi bien perdu pour déterminer quelle aurait été la meilleure façon de répondre à cet individu. En fait, je ne vois que 2 options lorsqu'une personne me provoque ou m'insulte publiquement :
-
Répondre (de suite, à chaud)
Avantage : Remet (directement) les points sur les "i".
Inconvénient : Vous agissez sous le coup de la colère (m'enfin me concernant c'est toujours comme ça) et donc vos propos ne sont pas mesurés, ce qui vous rabaisse au niveau de votre interlocuteur et ne vous apporte rien voire vous dessert. -
Ignorer
Avantage : Affaire classée de suite.
Inconvénient : Ben, euh, ça veut dire laisser un mec vous insulter publiquement sans "riposter", comment accepter ceci ? Je ne vois pas.
Voilà, je suis donc preneur de vos avis et retours d'expérience afin de m'aider à mieux gérer ces (rares) situations conflictuelles à l'avenir.
14 commentaires
Antoine Sentimancho, lundi 29 octobre 2012 à 11:17 (#2) :
@Goldocash : Non, je "crains" plus la perception de ceux qui ne me connaissent pas et qui vont donc me découvrir via ces insultes que je laisserais sans réponse.
Numastick, lundi 29 octobre 2012 à 11:24 (#3) :
Yo !
Je ne te dis pas de laisser n'importe qui baver sur ton compte, je dis juste que c'est rare de faire avancer le débat, surtout quand on répond à chaud.
Quand je pars trop en sucette (oui, oui, un canard peut s'énerver), je demande à une tierce personne - complètement extérieure au débat et impartiale si possible - de me donner son avis, à minima sur le ton employé.
Du coup, ça te permet de rester sur du factuel exclusivement, et de ne pas te laisser polluer par la montée en pression.
Bref, ça vaut ce que ça vaut, mais ça m'a permis récemment de faire revenir les relations à un niveau tout à fait acceptable.
Antoine Sentimancho, lundi 29 octobre 2012 à 11:32 (#4) :
@Numastick : OK, merci pour ton retour. Là en face de moi j'avais une tête brûlée, impossible de revenir à un niveau acceptable d'échange, il avait envie de se payer Antoine Sentimancho.
Numastick, lundi 29 octobre 2012 à 11:34 (#5) :
Mais qui n'a pas envie de se payer le bel Antoine Sentimancho, et son inimitable voix de castra ^^ ?
Nicolas Augé, lundi 29 octobre 2012 à 11:55 (#6) :
Perso quand ça m'arrive, je me déconnecte quelques minutes le temps de faire autre chose (écouter de la musique, manger du gâteau au chocolat, aller prendre un bain avec des bulles...).
Et je reviens en pensant à cette phrase : @NouvelAmi n'est pas forcément quelqu'un de mauvais et cela reste quoi qu'il arrive son point de vue.
Bref, ça me permet de ne pas "m'enflammer" comme quelqu'un me l'a si joliment dit récemment ! ;-)
Aymeric Jacquet, lundi 29 octobre 2012 à 12:59 (#7) :
Garde à l'esprit et fais tienne cette merveilleuse phrase du grand maitre Audiard : Je parle pas aux cons, ça les instruit.
labisse, lundi 29 octobre 2012 à 13:30 (#8) :
Tu me connais, je suis plutôt "sang chaud" et pour l'idée de laisser les tweets, les coups de gueule cela fait partie de la personnalité de chacun et comme dit Aymeric "je ne parle pas aux cons, ca les instruit" est depuis longtemps ma devise... même si souvent c'est dur... très dur. Donc perso, j'ai tendance a ne pas répondre mais si on me pousse trop je sors l'artillerie lourde.
Sebastien, lundi 29 octobre 2012 à 13:32 (#9) :
Dans ces cas-là, une seule réplique qui fonctionne : "C'est celui qui dit qui est". L'interlocuteur restera sans voix face à une telle répartie et repartira la queue basse...
Jérémy, mardi 30 octobre 2012 à 09:52 (#10) :
"Si tu n'as rien à dire de bon sur les gens, alors tais-toi !" ^^ Une phrase d'une vieille dame sympathique.
fantomette, mardi 30 octobre 2012 à 18:36 (#11) :
Vu que j'y ai eu le droit il n'y a pas si longtemps que ça, une fois passée la colère, les envies de violence, j'en passe et des meilleures, finalement il ne reste souvent qu'un sentiment vague d'incompréhension.
Etat un peu flou où l'on se demande bien qui est cet anonyme et qu'est ce qu'on a bien pu faire pour devenir la cible privilégiée de sa colère.
Pas de recette miracle, peut-être une petite phrase "on est toujours le con de quelqu'un" et partant de là, advienne que pourra.
edou, mercredi 31 octobre 2012 à 09:46 (#12) :
Ignore sur le moment, puis si tu le rencontres en vrai, c'est là qu'il faut lui envoyer un pain ! Méthode 100% testée et approuvée.
Tony, mercredi 31 octobre 2012 à 10:51 (#13) :
Je réponds au #2 : Et alors ?
Si une partie des gens qui ne te connaît pas te juge par rapport aux propos {injurieux|diffamateurs} de quelques personnes, ces gens là vaut mieux les éviter.
Tous les plus grand hommes (je ne te place pas forcément dedans, ni dehors d'ailleurs, je reste impartial, je suis ton concurrent invisible) ont leurs détracteurs, c'est la vie.
Regarde, moi personne ne m'attaque, en même temps personne ne me connaît, je suis tel un ninja :)
Réagir à chaud sur le net, ça fera rire certains, mais à mon goût ça manque un peu de classe. Il faut être au-dessus de ça et des personnes qui font ça pour se faire {voir|connaître|remarquer} en profitant de ta notoriété. Alors ne tombe pas dans le piège.
C'est le prix à payer pour la popularité !
Je repasse en mode furtif...
See ya & hope you'll be the first sentimancho
Anonyme... ou pas, lundi 05 novembre 2012 à 10:38 (#14) :
Je découvre ton message que maintenant...
D'expérience, il faut que tu arrives à te convaincre que les gens qui comptent à tes yeux ne réagissent pas au clash, parce qu'ils le considèrent comme un non événement. Ils te voient attaqué sans aucune base solide, juste un prétexte d'un jaloux qui tente de paraître plus malin que toi. Or, si par les insultes, vous avez d'après ce que je lis ici joué tous les deux au con, ce n'est clairement pas toi qui as gagné. Et ça, ceux qui te connaissent le savent. Au besoin, détache-toi des sources de venin au profit de sources bienveillantes, comme les cercles d'amis où, par définition, les étrangers, qui plus est malveillants, sont exclus.
En réduisant par trois le temps passé sur les réseaux sociaux ouverts, et préférant les outils plus cloisonnés et qualitatifs (rencontres IRL, messageries instantanées, etc.), j'ai réussi à mieux me détacher d'un clash particulièrement dévastateur.
Un autre point à ne pas négliger : les tiers qui s'incrustent dans la conversation n'ont souvent aucun contexte en tête, et se permettent tout de même de formuler des affirmations pour le moins douteuses. Ayant salué courtoisement et succinctement l'auditoire, je m'étais fait prendre à parti, un tiers décidant que j'étais nécessairement dérangé. Comment a-t-il pu en arriver à cette conclusion ? Mystère.
Sur Twitter, le hors contexte est exacerbé. En effet, pour voir les échanges, il faut suivre les deux protagonistes. Qui plus est, ces échanges se noient dans la masse, et la plupart d'entre nous n'est pas capable de suivre plusieurs dizaines de conversations en même temps, étalées sur des heures ou des jours. On le voit bien sur les statistiques des clics : seule la première heure compte. Ensuite, les Tweets sont oubliés.
Ceci pour dire que la plupart des gens n'ont pas conscience qu'ils forment de fait un groupe, vu du côté de leur interlocuteur, et que ce groupe représente une pression croissante au fur et à mesure qu'il grandit et répète les mêmes banalités en boucle.
Le pire est certainement le type se croyant bienveillant et qui s'improvise médiateur, et commence par expliquer ses torts à la victime. Car il n'y a pas de fumée sans feu, n'est-ce pas ? Tu as nécessairement fait un truc pas bien. Alors excuse-toi, admets ton erreur, et on n'en parlera plus, hein, qu'est-ce que ça te coûte, après tout ? (Ces gens là, au peloton d'exécution, merci.)
Bref. Résumons-nous :
- Tes proches ne te tiendront pas rigueur de ces propos, au plus, ils comprendront qu'il y a eu du grabuge, que tu l'as géré bien ou mal, peu importe, mais ça ne prêtera aucunement à conséquence dans votre relation, dans le pire des cas (dans le meilleur, tu paraîtras grandi à leurs yeux). Sinon leur demander soutien et écoute, inutile de s'en faire.
- Les inconnus n'ont pas conscience du mal — réel — qu'ils font, ils ne s'en soucient guère même lorsque ce mal est clairement exprimé. Ils ne se souviendront plus de ce clash dès le lendemain. Désabonne-toi d'eux pour éviter de t'énerver, et bloque-les pour éviter de les inviter à réagir à tes propos à l'avenir. Ils ont leur idée sur ce qui s'est passé, et rien de ce que tu pourras dire ou ne pas dire les fera changer d'avis, avis qu'ils oublieront rapidement. Les éjecter de ta vie est donc le plus rationnel.
- Ton principal interlocuteur a gagné au jeu de con. Il est le seul à laisser les insultes en accès libre. Un lecteur, même distrait, du moment qu'il est moyennement intelligent comprendra qu'on ne peut se faire d'avis en n'ayant qu'un seul son de cloche. Et les insultes ne jouent jamais en faveur de l'individu injurieux. Ceux qui ne le comprennent pas ? Sincèrement, leur avis est-il important ? Non. (Je mets la réponse, des fois que tu hésiterais, hi hi hi.)
Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une formule magique pour faire face à ce type de situations de crise au niveau d'un « anonyme », à savoir d'un individu aux ressources sans rapport plus limitées qu'une entreprise ou qu'une personnalité dotée d'une armée d'attachés presse ou d'avocats. Et même les entreprises et les célébrités ont du mal à gérer ces cas là. D'où le besoin urgent d'ignorer la source de stress, en attendant — pas si longtemps en général — que le feu se consume de lui-même.